Le
23 août 1891 était déclaré officiellement "L'ordre de la Rose-Croix, du
Temple et du Graal" (...) " Sous le Tau, la Croix grecque, la Croix latine,
devant le Beaucéant et la Rose crucifère; en communion catholique et romaine...
avec Hugues de Pagan et Christian Rosen-Creutz, le Sâr Péladan, maître
de la Rose+Croix du Temple, assisté du septénaire des commandeurs: Léonce
de Larmandie, Gary de Lacrose, Antoine de la Rochefoucauld, Saint-Pol-Roux,
Samas et élémir Bourges"... J'aurai à revenir sur l'énigmatique "SAMAS",
mais d'abord, intéressons-nous au discret et introverti élémir: qu'allait-il
faire en cette galère ou plutôt nef ARGO? Comment ce futur académicien
Goncourt a-t-il été amené à s'intégrer dans un cercle initiatique créé
par l'extravagant et extraverti Joséphin Péladan? Sous la bannière de
la Rose-Croix qui plus est? La réponse se trouve dans la cryptographie
alchimique de son uvre car la R+C est le "hiéroglyphe" du creuset de
l'alchimiste et son feu secret. Les sept livres écrits par élémir représentent
les sept étapes d'un processus devant aboutir au "grand uvre" ou grande
uvre "La Nef" écrite entre 1904 pour la première partie et 1922 pour
la seconde où élémir laisse éclater tout son talent dans une uvre magistrale
et où son âme désespérée et incandescente brûle au fourneau de son génie.
Comment fut-il prédisposé à ce "sacerdoce"? Né à Manosque, 29, Boulevard
des Lices, le 26 mars 1852, d'un père propriétaire et d'une mère sans
profession, anciens précepteurs d'enfants des milieux aristocratiques
de Hongrie et de Bohème. (Pour la "petite histoire", élémir épousera la
fille d'un patricien qui remis la couronne de Bohème à l'empereur François
Joseph de Habsbourg...) De plus, en étudiant de près la généalogie d'élémir
Bourges, on se retrouve à Baudinard-sur-Verdon, où les Bourges furent
d'éminentes personnalités auprès des ducs de Sabran... Que du "beau monde"!
Mais c'est d'abord auprès de son grand oncle le curé Raymond Gaudemard
qu'il reçut une certaine "initiation": ce dernier, dont la tombe est toujours
entretenue à Pierrevert, lui fit connaître la Provence mystérieuse: Ganagobie
et son prieur alchimiste Jacques Gaffarel, les Vierges noires dont Notre
Dame de Romijier à Manosque est la plus ancienne de toutes les Vierges
noires de France, les crèches blanches, Marie-Madeleine et son chemin
de Compost-Stellae vers l'antique Théopolis de Saint-Géniez, avec sa "Pierre
écrite" ou Litho-Graphie à bien décoder... élémir n'oublia rien. Plus
tard, il signera certains articles "O. de Saint Géniez", (pas Onésime,
ni Oscar, mais "l'anneau d'or") et sa première pièce de théâtre fut une
adaptation d'une uvre de Rutebeuf: "Le miracle de Théophile", l'histoire
d'une âme qui doit aller au fond de la misère et du dénuement pour trouver
la vraie Foi; à moins que cette âme soit celle d'un Adepte à la recherche
de la Pierre Philosophale... Selon son premier biographe, Raymond Schwab,
élémir "portait des antennes vers l'invisible", en tout cas il réceptionna
tout "cinq sur cinq", car son uvre littéraire est emprunte d'une aura
exceptionnelle, certes difficile d'accès car éminemment symbolique, mais
qui a la clef comprendra progressivement ce que l'écrivain a voulu réellement
signifier... élémir part de Manosque en 1874 et "monte" à Paris pour fonder,
en 1881, la Revue des Chefs d'uvres, et collabore de 1884 à 1885 à ...
(ARTICLE COMPLET SUR
ABONNEMENT).
Elvan Cohin de Condé
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